vendredi 29 août 2008

L'aventure d'une fracture

Le grand classique:
Un char qui décide de tourner soudainement, sans signaler ses intentions bien sûr (on le sait; le clignotant est un gadget de l'antiquité, on ne le fabrique plus sur les voitures modernes)...
Un bécyk qui s'en venait (avec, en l'occurence, moi assise dessus) et se fait prendre au dépourvu.
Freins
Cris
Le temps de penser: «fuck!»
Et paf! La face est déjà dans l'asphalte, le nez prenant le rôle de coussin gonflable.
J'engueule la conductrice. Un passant fait de même. La dame se confond en excuses et me donnerait la lune pour réparer sa bêtise.
Pendant ce temps, quelqu'un avait signalé le 911.
J'ai droit au gros kit: pompiers, ambulance, police.
Une dizaine de gros muscles qui sont là juste pour moi, et inquiets.
WOW! Ça faisait longtemps qu'on m'avait accordé autant d'attention... ça donne presque le goût de recommencer.
Spontanément je leur dit: Ohhhh... vous êtes beaucoup... tout ça pour moi?
Ils sont d'une infinie gentillesse en plus.
J'en veux des comme ça dans ma vie.
Peut-être que ça me prendrait un chum pompier?
Nettoyage des plaies, signes vitaux.... mes fréquences cardiaques sont à 60! Pas trop énervant un accident de vélo...
On rigole. Je m'étais pas fait les jambes avant de partir, j'avais pas prévu me les faire scruter d'aussi près, alors je leur demande pardon pour cet écart de conduite.
Vérification du vélo: tout est ok.
En avez-vous encore pour longtemps là.... que je puisse aller m'entraîner?
Le policier me trouve un peu crinquée. Il termine son rapport et me suggère de plutôt aller me reposer.
J'enfourche ma bécane..... ouuuuu c'est vrai que je me sens un peu sonnée. Peut-être que je ferais mieux d'aller me payer du eld1 de fond de divan avec de la glace....
En arrivant, j'appelle S.O.S. maman pour un nouvel épisode de «j'écoute vos bobos». Elle est contente que je ne me sois pas fait plus mal.

Tiens.... j'ai comme un peu mal au poignet gauche.... peut-être une petite entorse?

J'annule tous mes rendez-vous sauf un que je n'arrive pas à rejoindre.
Je lui propose un massage à une seule main. On s'en sort pas si mal.

Nuit suivante.... Je me fais réveiller par Juliette qui me sniff le visage avec beaucoup d'insistance... oh-ohhhh... infection? Ça doit sentir bizarre pour qu'elle réagisse ainsi. Je me lève pour vérifier: j'ai les plaies infectées de pue, de la grosse glue blanche plein le visage. PWASH! Je nettoie tout ça et tombe en chute de pression. J'ai vraiment mal au nez. Serait-il cassé?
Lendemain matin: je m'enligne à l'hopital pour en avoir le coeur net.
Mon nezest ok, mais on m'annonce que j'ai une fracture au poignet et qu'il faudra me mettre dans le plâtre pour au moins 4 semaines....
NOOOOOOOOOOOOOONNNNNNNNN!!
Je refuse catégoriquement en disant au médecin que je ne peux absolument pas me permettre de porter un plâtre, je suis masso, j'ai besoin des mes mains pour travailler. Il me fait un air exaspéré.... tu es libre de faire comme tu veux, mais plâtre ou non, tu seras incapable de travailler sur une fracture.
Ma vie s'écroule. Je ne peux plus travailler, j'ai aucune assurance. Ouch le compte de banque...
Et ma saison de triathlon qui allait si bien vient de se terminer dretttt là.
Je suis inconsolable, et me sens tellement ridicule de pleurer ainsi alors que des gens sont en train de mourir en ces murs... et moi qui pleure comme une madeleine pour un petit plâtre.
En sortant de la salle, je tombe sur Julie, la gardienne de sécurité, une ancienne cliente. On se reconnaît.... c'est elle qui me console. On se donne des nouvelles, à l'époque elle s'entraînait beaucoup en course à pied avec un coach, etc. Je l'admirais beaucoup. Je lui annonce que je me suis embarquée dans la même secte à mon tour.
On m'appelle pour faire le plâtre. Je demande à l'infirmière jusqu'où elle a l'intention de monter ça.... jusqu'au coude?!!!!! Hey! Wooohhh là! J'ai un demi-ironman dans 2 semaines, y'a-tu moyen de pas faire ça trop big, je voudrais que ça m'encombre au minimum. Elle m'explique le pourquoi de la chose (quelle bonne patiente je suis... pffffff!!! Pire qu'un enfant). On négocie un peu, elle le racourci d'un pouce et me dit: «tu l'enlèvera pour ton triathlon, fais-toi faire un taping et tu reviendras nous voir après, on t'en refera un autre». Quelle bonne stratège! Avec ça, elle aurait pu me plâtrer le corps au complet que je me serais laissé faire.
Évidemment, une fois le choc passé et l'acceptation de mon sort, je me suis fait à l'idée... no Timberman pour moi cette année. Il faut savoir être sage. Surtout que le bon rétablissement de mes poignets prime sur tout le reste, si je veux pouvoir pratiquer ce métier que j'adore encore longtemps.
Prix de consolation: comme je peux courir sans douleur, je me suis payé au moins le demi-marathon final du Timberman. Quel bonheur! C'est fou comme on apprécie certaines choses à partir du moment où on en a été privé. Déjà que j'éprouve une grande passion pour le triathlon. Là j'ai pu en savourer chaque foulée. Faut dire que l'ambiance électrisante de cet événement y a contribué pour beaucoup. En plus d'avoir reçu plus d'encouragements que jamais... Wow! Doing it with a cast!! Gutsy!!
J'étais l'handicapée du jour... au 2e rang après les Hoyts.



Mais je me serais volontiers passé du sempiternel commentaire: «did you swim with that?!!», répété une quarantaine de fois par à peu près tous les gars qui me dépassaient. J'ai failli répondre par une baffe-en-plâtre aux 3-4 derniers. Surtout à la dernière, qui me l'a demandé en me picossant dans le dos durant le line up pour le snack (et à ce moment, j'étais vraiment dûe pour manger = d'humeur massacrante), je l'aurais tellement assomée quand elle a ajouté: «how do you feel about that?», mes yeux se sont remplis d'eau et je lui ai répondu «kess t'en pense connasse!». Je pense qu'elle a feelé assez cheap pour clore son questionnaire.

Morale de cette histoire.... après le choc de ce gros/petit drame, je réalise qu'on s'adapte à tout.
J'ai crée le super concept du massage à une main, pour les courageux qui osent s'y aventurer.... ce qui me garde relativement occupée et m'assure un modeste salaire.
Je peux m'entraîner en course et sur le trainer en vélo... ce qui est pas mal.
Et puis j'ai plein de temps pour relaxer.
Ça a été dure au début de décrocher de mon beat d'adrénaline... mais j'avoue que je commence à apprécier ma tranquilité. Et là avec le retour à l'école, la ville est quasi désertée. La météo frôle la perfection et il n'y a presque personne dans les rues et les parcs où je déambule. Comme si toute la ville s'était adaptée à mon rythme. Quel bonheur!

Le plâtre ne me dérange plus vraiment, mis à part cette odeur pestilentielle de vieille paire de godasse-ben-ben-ben-fatiguée à laquelle je ne m'habituerai jamais.

Ça devient même presque rassurant de reconnaître ce fumet qui me suit dans tous mes déplacements.
Mais après 4 semaines d'immobilisme, je serais maintenant tentée de rebaptiser cette fracture en soudure.
Mes parents ont été un peu cheap et m'ont doté uniquement de jambes bioniques.
Comme j'étais leur projet #1, je crois qu'ils voulaient s'en garder pour leurs projets #2, #3.... #4? Finalement, quand ils ont vu à quel point ils avaient atteint la perfection dès leur premier essai, ils ont décidé de s'arrêter là.
Donc... ne détenant donc pas l'oeil bionique nécessaire qui permettrait de percer la barrière du plâtre et de ma peau, je devrai attendre l'examen de l'orthopédiste avant d'en avoir le coeur net.

D'ici là, j'en profite pour faire tout ce que je n'avais plus le temps de faire. Notamment voir les copains. Je crois que j'ai eu plus de soupers d'amis depuis les 2 dernières semaines que j'en ai eu durant les derniers 6 mois. Et ça fait tellement de bien d'entendre les histoires des autres. Me sortir de ma secte de triathlon. Bien que j'aime ça passionnément (je me répète), ça fait du bien de se rappeler qu'il y a d'autres choses formidables qui se passent aussi tout autour.
Des voyages entre autres.
Comme Luigi, qui m'a transporté jusqu'à Hong Kong cette semaine, à partir de la terrasse du Réservoir. Très belle soirée!

Ça fait juste rééquilibrer les choses finalement....

2 commentaires:

Anonyme a dit...

bonsoir
et bien les triathlètes connaissent des fins de saison mouvementées !
Moi aussi je viens de me retrouver avec le bras gauche dans le platre depuis 10 jours avec 2 broches en plus (fracture de Benett - pouce).
Chute idiote lors de la sortie vélo du club (touchettes de roue) : bing 3 par terre dont moi.. brulures coté droit, cocotte de frein à redresser et main gauche un peu abimee... rien de bien grave... tout le monde repart !!
20 km de plus retour à la maison...
L'apres midi j'ai baladé ma fille à poney

visite médecin lundi ; entorse ---> atelle
mardi 9h : radio de ctrl -----> AAAARGH : fracture
mardi 11 h : avis chirurgical : intervention
je n'ai pas encore compris les csqces
mardi : 19 h : opération
je ressors avec un platre !!! j'avais pas prévu
22 h : retour chbre clinique : je reçois un arret de w : 45 JOURS sans rien demander signé par le chrirurgien avec qui j'ai à peine parlé
ET oui 45 jours, heureusement je suis en France (en Bretagne)... Pour moi c'est salaire à 100%
Les 45 j, est-ce bien nécessaire ??? pour moi franchement non !!! mais ma sécu sociale paye.
Je continue à bosser de (de façon très modérée à mon domicile - chut c'est interdit)
Plus que 5 semaines avant le déplatrage. Comme tu le dis ça permet de prendre plus de tps pour soi et pour ma petite famille... "Papa à la maison" : ma fille de 2 ans et demi adore.
pour surfer (on dit fureter chez vous ?)

En tout cas, je cherchais des exp de sportifs victimes de frctures similaire et je suis tombé sur ton blog qui m' bien fait rigolé.

Patience...
je crois que je vais ajouter ton blog à mes marque pages

Anonyme a dit...

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